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Pendant la Première Guerre mondiale, ils sont plus d'un million de Belges à avoir pris la route pour fuir les atrocités allemandes ou l'occupation du pays. Partis sur les chemins de l'exil - les plus démunis emportant uniquement les vêtements qu'ils avaient au moment du départ - les réfugiés ont pris la direction de la France, des Pays-Bas ou de l'Angleterre. Si bon nombre d'entre eux sont revenus au pays, une fois le front stabilisé, d'autres se sont installés de manière définitive dans leur pays d'accueil. Des couples, mixtes ou non, se sont formés, des enfants y sont nés. Les plus faibles ou les plus âgés y sont décédés. Pour le gouvernement belge, lui aussi en exil, et pour les gouvernements des pays d'accueil, il a fallu gérer ces mouvements de population. Ceci ne se fit pas sans mal. La bonne volonté qui prévalut au début du conflit s'effaça progressivement pour laisser place aux critiques. Les réfugiés eux-mêmes ne furent pas à l'abri de critiques venues tant des populations locales que de concitoyens restés en Belgique occupée.

 

Des familles entières ou des individus se retrouvent ainsi éparpillés aux quatre coins de France, d'Angleterre ou des Pays-Bas. Les populations touchées plus directement par l'arrivée des troupes allemandes en Belgique préféreront attendre la fin du conflit avant de rentrer en Belgique mais d'autres familles ne resteront à l'étranger que le temps pour le front de se stabiliser.

 

Aux premières heures de la guerre, la population belge assiste, choquée, à l'invasion du territoire, mais n'a pas immédiatement le réflexe d'une fuite de masse. Il faut attendre quelques jours pour voir les familles se mettre en route. Il y a là des jeunes, des vieux, des familles entières, des malades. Certains mourront, épuisés, avant même de pouvoir trouver une terre d'accueil. C'est le cas du petit Pieter Verlaecke, 7 ans, qui ne survivra pas à sa traversée de la Manche et à son arrivée dans le Devon. Sa famille attendra la fin de la guerre en Grande-Bretagne avant de rentrer à Ostende reprendre le commerce de pêche familial, laissant Pieter reposer dans le petit cimetière de Tiverton. D'autres, mieux lotis, rejoindront de la famille ou des connaissances déjà installées à l'étranger.

 

Qui dit installation de longue durée dans le pays dit également obligation de trouver des moyens de subsistance ! Les administrations des pays d'accueil et le gouvernement belge en exil doivent se mettre d’accord sur des mesures à prendre pour que les réfugiés puissent subvenir à leurs besoins autant que possible. Ils encouragent donc les comités locaux à aider les réfugiés à trouver du travail. En février 1915, des bourses belges pour faciliter la recherche de travail et les formalités administratives sont organisées en France. En Grande-Bretagne, ce sont les "Labour Exchange" qui sont chargés de la même tâche.

 

Dans les deux pays, les entreprises locales y voient l'opportunité d'engager de la main-d'œuvre peu chère remplaçant facilement les hommes partis se battre. Pour les femmes qui, plus qu'en Belgique pendant la guerre, se feront enrôler dans les usines, on crée des structures d'accueil pour les enfants et des crèches. Cette politique de placement porte ses fruits et, en 1917, on trouve en France pas moins de 10.500 ouvriers belges employés dans le secteur métallurgique.

 

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